" Au moins 50% de l’action d’un volleyeur se joue dans sa tête "

Hervé Bergot

Responsable de la préparation mentale de l'équipe pro de Saint-Nazaire Volley-Ball

Photo : L'écho

Interview d'un joueur, entraîneur et préparateur mental de Volley


Bonjour Hervé, vous avez été joueur de Volley, entraîneur et également à présent préparateur mental d’une équipe professionnelle, c’est bien ça ?

J’ai d’abord été sportif amateur au plus haut niveau de la catégorie amateur si je peux le dire ainsi. Puis, entraîneur adjoint de l’équipe réserve durant plusieurs années. Et grâce à la formation et à la certification de LNF en Préparation Mentale, j’interviens comme préparateur mental au service d’une équipe professionnelle de volley en ligue B. Tout ça au Saint-Nazaire Volley-Ball Atlantique qui est mon club d’origine.

Quelle vision aviez-vous, Hervé, de la Préparation Mentale avant de suivre la formation LNF ?

Le volley est un sport de fautes et de domination de l’autre et il est sans contact. Donc au moins 50% de l’action d’un volleyeur se joue dans sa tête. C’est comme au tennis : on peut gagner un set et perdre celui d’après uniquement sur le mental. Je sais depuis toujours que le mental est essentiel dans le volley.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous inscrire à la formation LNF en Préparation Mentale ?

J’avais deux points d’attention pour me former en Préparation Mentale. D’abord, je voulais trouver une formation qui me rende vraiment opérationnel en Préparation Mentale, je ne voulais pas d'une formation simplement théorique. Ensuite, je souhaitais une formation qui délivre un titre reconnu, pour être crédible vis-à-vis des sportifs que j’accompagnerai.

La formation de LNF semblait répondre à ces attentes : elle apprend des outils à appliquer sur le terrain pour être opérationnel dès la fin de la formation, et elle délivre une Certification en Préparation Mentale qui est reconnue par l’État. En plus de ça elle était aussi 100% en e-learning donc facile à suivre. Ça m'a convaincu.

Le premier outil qu’on apprend dans la formation est l’outil Motivation. Vous pouvez nous expliquer à quoi il sert concrètement quand on est dans le volley ?

De façon très concrète, il permet d’agir efficacement sur la motivation du sportif.

Par exemple j’avais un sportif qui avait un peu perdu le plaisir de jouer car il ne retrouvait pas l'ivresse qu'il avait déjà vécue avant. La situation lui plaisait moins et forcément ça a entamé sa motivation. Baisse d’envie, baisse de plaisir et baisse générale de la motivation.

On a utilisé l’outil Motivation pour faire le point et identifier les sujets sur lesquels on pouvait agir. Ça a permis de redéfinir un cadre avec du sens et des points d’intérêt réels pour lui dans cette nouvelle situation. À cette occasion d’ailleurs, il a fait de grandes découvertes à son sujet, notamment sur les raisons réelles qui lui font pratiquer ce métier de volleyeur depuis tant d’années. Ça a très bien marché. L’outil lui a permis de retrouver un fort niveau de motivation dans son nouveau statut.

Concrètement dans ma pratique, l’outil Motivation est celui que j’utilise en premier avec un sportif. Au-delà du traitement de la motivation, il me permet aussi de le comprendre dans sa globalité. C’est un excellent outil pour découvrir un athlète.

Je voudrais aussi apporter une précision : durant la formation je me suis auto appliqué vos outils. Ils sont hyper efficaces et pas seulement dans le sport. Ils marchent aussi très bien pour la vie professionnelle en entreprise. Au-delà du sport, je suis ingénieur et je dirige deux entreprises, un bureau d’études et une entreprise générale du bâtiment. Je fais un tas de choses différemment depuis que j’ai suivi votre formation et que j’ai ces outils à ma disposition. Il y a un vrai apport personnel.

Le second outil qu’on apprend dans la formation est l’outil Fixation d’Objectifs. À quoi il sert concrètement quand on accompagne une équipe dans le volley ?

Le volley est un sport collectif, donc par définition l’entraîneur fixe des objectifs collectifs aux athlètes. La plupart du temps, on en reste là et on ne descend pas dans les objectifs individuels de chaque sportif.

Or en réalité c’est essentiel de traiter aussi les objectifs individuels d'un sportif. Et c’est à ça que sert votre outil Fixation d’Objectifs tel que je l'utilise : il me permet d’identifier et d’individualiser les objectifs de l’athlète et de ne pas en rester aux seuls objectifs collectifs.

C’est très important pour l’athlète d'avoir un projet dans le temps sur plusieurs années, avec des paliers et des moyens, en complément des objectifs collectifs de l’équipe. Ça renforce son engagement et sa progression et au final ça sert l’objectif collectif. Là encore, l’outil de votre formation est simple à utiliser et à mettre en place, et il est efficace.

On apprend 6 autres outils dans la formation LNF : Stress, Concentration, Discours Interne, Confiance en soi, Imagerie mentale, Routines. Est-ce qu’il y en a un autre en particulier qui vous semble particulièrement intéressant pour le volley ?

J’utilise tous ces outils avec l’équipe que j’accompagne en fonction des sujets qui sont à traiter, ils sont tous interconnectés les uns avec les autres. Vous le dites d’ailleurs très bien dans la formation. En soi, je les trouve tous utiles puisqu’ils concernent des sujets que les sportifs vivent en permanence.

Depuis que j’ai obtenu la Certification, j’ai déjà fait un gros travail avec l’équipe sur la concentration. Plus précisément sur la re-concentration, pour arriver à se re-concentrer immédiatement après une erreur de l’arbitre ou quand on subit une provocation de l'équipe adversaire ou encore quand un co-équipier fait une erreur évidente, et ainsi de suite.

Les deux points sur lesquels on a le plus travaillé pour l’instant sont la concentration et la gestion du stress.

Au volley on peut très vite voir une équipe perdre pied dans un match. C’est très important d’avoir une routine de retour au calme. Pour mettre ça en place, j’ai utilisé plusieurs des outils de la formation : l’imagerie mentale, le discours interne, la gestion du stress, la concentration. Je trouve d’ailleurs l’imagerie mentale incroyablement puissante.

La formation LNF est 100% à distance, en e-learning. Expérience agréable ou désagréable pour vous le e-learning ?

Extrêmement agréable en ce qui me concerne. Je me suis formé pendant les vacances, à mon rythme. Je me connectais uniquement quand j’avais envie, zéro obligation, je pouvais m’arrêter quand je voulais. Certains jours, je faisais une demi-heure, une autre journée deux heures. Vos slides sont très clairs. Honnêtement, ça a été une super expérience pour moi. Je n’ai quasiment pas appelé l’équipe qui est censée nous suivre et nous assister, parce que tout était vraiment clair. Rien à dire, super expérience.

Vous auriez aimé avoir les outils de cette formation plus tôt dans votre parcours ?

Absolument ! En tant que sportif on vit sans arrêt des plus et des moins et j’aurais adoré par exemple avoir l’outil Routines et Imagerie mentale plus tôt quand je pratiquais.

Mais c’est vrai, aussi professionnellement : en tant que chef d’entreprise il y a un tas de choses que je ne fais plus pareil depuis que j’ai suivi votre formation et j’aurais aimé avoir ça plus tôt.

Les entraîneurs de volley ont-ils intérêt selon vous à suivre cette formation et à apprendre ces outils ?

Pour moi c’est absolument indispensable aujourd’hui. Que ce soit en pro ou en national.

En pro, il faut savoir que les joueurs de volley ont déjà un mental qui est très fort en général. Le mental est une composante importante de la performance en volley et un sportif qui joue pro est déjà fort mentalement, on ne l’impressionne pas facilement.

Je me rappelle le commentaire d’un des joueurs de l’équipe quand il m’a vu arriver pour intervenir sur le mental : « ma confiance en moi est inébranlable, je me demande bien ce que tu vas pouvoir m’apporter de plus ? ».

En fait il y a tous les territoires du mental sur lequel on peut travailler au-delà de la confiance en soi : la concentration, le discours interne, les routines, la gestion du stress, l’imagerie technique, la motivation, les objectifs individuels...ce ne sont pas les sujets qui manquent. Un entraîneur pro doit vraiment connaitre ces outils de nos jours.

C’est pareil pour moi en national. Pour ma part, j’interviens aussi comme entraîneur adjoint d’une équipe nationale. Je vois souvent des jeunes qui sont dépassés par les situations auxquelles ils sont confrontés : stress, concentration, confiance en soi, il y a de grands besoins qui ne sont pas traités aujourd’hui. Les entraîneurs ont tout intérêt à maitriser ces outils pour réussir à bien accompagner les jeunes sur les sujets auxquels ils sont de toute façon déjà confrontés.

Pensez-vous que les athlètes ont intérêt à se former eux-mêmes, pour faire de l’auto Préparation Mentale et gérer directement leur mental ?

Alors oui, clairement.

Dans le volley, il y a peu d’autonomie : on est plutôt très directif sur tout. Le plan de jeu, le rôle à jouer, le planning… Or, c’est important que le joueur conserve ou retrouve de l’autonomie.

Chaque sportif devrait savoir comment il fonctionne et gérer lui-même son mental. Savoir rester motivé et garder du plaisir et s’épanouir tout au long de sa pratique sportive, c’est quand même un peu essentiel non ? En plus ces outils donnent encore plus envie de progresser.

Selon vous, la Préparation Mentale c’est seulement pour le haut niveau dans le volley ou alors c’est pour tout le monde ?

Franchement c'est pour tout le monde. À chaque niveau on retrouve les mêmes symptômes : perte de moyens, concentration irrégulière, stress, baisse de plaisir, perte d’envie, baisse de motivation, perte de sens, problème de concentration…

Dès que les joueurs sont en âge de comprendre certaines notions, il faut les faire travailler sur ces sujets. En plus du bénéfice qu'ils vont en tirer dans leur pratique sportive, ça va les aider à se construire dans la vie. On devrait appliquer ces outils à l’école.

Un mot de conclusion pour aider les entraîneurs de volley à passer le cap du mental ?

N’hésitez pas à franchir le pas, allez-y, formez-vous. La formation LNF se déroule très bien et elle est facile à suivre. C’est formidable d’acquérir ces compétences d’abord pour soi, à titre personnel, et c’est ensuite un grand plaisir d’apporter ces outils aux sportifs que l’on accompagne. C’est fantastique de voir l’impact de ces outils chez les jeunes, c’est vraiment gratifiant pour l'entraineur de les voir grandir mentalement. Il n’y a que du positif à prendre ici, n’attendez-pas, lancez-vous.

Un grand merci Hervé pour votre témoignage !

Avec plaisir.


LNF © reproduction partielle ou totale interdite sans autorisation écrite