"J'encourage vraiment à suivre cette formation"

Hélène Doué

Déléguée Fédérale Régionale Normandie

Interview d'une pratiquante et enseignante d'Aïkido 5ème Dan


Bonjour Hélène, merci d’être avec nous. Vous êtes, me dit-on, une des personnes les plus gradées de votre Fédération et je crois que beaucoup de monde vous connaît et vous suit, mais puis-je vous inviter à vous présenter ? 

Bien sûr. Je m'appelle Hélène Doué. J'ai 40 ans. Je suis pratiquante d'aïkido depuis 30 ans et enseignante depuis un certain temps également. Je suis membre du Collège technique national pour la FFAAA, la Fédération française d'Aïkido, Aïkibudo et Disciplines Associées et je suis Déléguée Fédérale Régionale pour la Normandie depuis deux ans maintenant. Je m’occupe également d’un club depuis 11 ans dans le 13ème arrondissement de Paris, qui compte une centaine d'adhérents adultes.

Avant de vous inscrire à la formation LNF, Hélène, quelle vision aviez-vous de la Préparation Mentale ? 

J’en avais une vision assez floue basée uniquement sur les retours que je pouvais avoir autour de moi, des gens qui faisaient du coaching personnel, par exemple. C'était quelque chose qui n'était pas du tout défini dans mon esprit

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous inscrire à la formation de LNF en Préparation Mentale ? 

Deux choses m’ont conduite à m’inscrire. La première, c’est l’initiative de la Fédération qui nous a proposé de nous inscrire avec un tarif préférentiel, ça m'a interpellé parce que je donne pas mal de formations pour la Fédération, notamment pour les diplômes de Brevet Fédéral et de CQP. J’interviens par exemple sur la prise en charge des différents publics, la préparation physique, notamment aux examens, et aussi un peu sur la préparation mentale. Personnellement je manquais de matière sur ce sujet et accéder à un contenu structuré sur ce thème était intéressant pour moi. Quand la charmante dame de chez LNF m'a appelé pour m'expliquer en détail le contenu de la formation, ça a fini de me convaincre. La deuxième raison est liée au temps. Avec le confinement, l’activité était réduite et j’ai retrouvé un peu de temps. C’était donc le moment idéal pour me former.

Vous en êtes où dans la formation aujourd’hui ? 

Je l’ai commencée tout de suite et je l’ai quasiment terminée. J’en suis à une vingtaine d’heures je crois. J’ai vu la quasi-totalité des outils que vous enseignez et les entraînements pratiques. 

Quels liens voyez-vous entre les outils de la Préparation Mentale et votre discipline ? 

L'Aïkido a cette particularité de ne pas avoir de compétition. Les acquisitions se font par l'entraînement, par la répétition des gestes et par la rencontre avec différents partenaires parce qu'il n'y a pas de catégorie de poids ni de taille. C'est la multiplication des expériences qui fait progresser. La progression est aussi marquée par des passages de grades. 

Au cours des entraînements on se prépare techniquement et physiquement avec son enseignant, mais on n'aborde pas spécifiquement la préparation mentale, sauf sensibilité particulière d'un enseignant. Le mental se forge par la pratique, par la répétition du geste, l'impression des sensations dans le corps.

Je suis juré d'examens pour les passages de grades et avec le temps, je me rends compte que souvent, les candidats peuvent perdre leurs moyens lors d’un examen. Ils ont du mal à gérer le stress. Ils ont aussi du mal, parfois, à rester concentrés. Ils peuvent avoir comme on dit « le syndrome de la page blanche » et avoir une difficulté à restituer ce qu'on leur demande, alors qu'ils ont travaillé en club. 

On manque d’outils pratiques pour aider les pratiquants dans ce moment où ils sont évalués. Il y a beaucoup de pression d’un seul coup et les outils que l'on voit dans cette formation sont très utiles pour ça

Plus généralement, les outils de votre formation sont à mon sens utiles pour accompagner les candidats dans notre discipline parce que ce sont des outils très personnalisés, très individualisés et qui concernent des choses très pragmatiques, très concrètes. Ils ne sont pas difficiles à mettre en œuvre dans le cadre du club ou pour la préparation d'un candidat à l'examen.

L’outil motivation est le premier que l’on apprend dans la formation, comment peut-il être utile, selon vous, dans votre discipline

Dans mon dojo j'ai environ une centaine d'élèves adultes, ce n'est donc pas facile d'avoir en permanence une vision pertinente de la situation de chaque individu dans ce groupe. Si une personne du groupe a du mal à identifier pourquoi elle pratique cette discipline, je vais à présent pouvoir utiliser l’outil motivation de votre formation. Il va me permettre de comprendre la situation personnelle de cette personne et d’identifier rapidement ce qui compte pour elle, ce dont elle a besoin pour trouver ou retrouver cette motivation, avoir envie de s’investir dans le club et être plus assidue. 

Avec cet outil on voit bien qu’il y a de nombreux leviers sur lesquels on peut s’appuyer pour que chaque individu se sente bien dans un groupe mais aussi pour créer une véritable dynamique de groupe. Comme je l’ai dit c’est un outil individualisé. On ne peut pas l'appliquer à tous ses membres car on manque de temps pour ça, et il faut donc choisir avec qui le mettre en place. Je pense qu’il faut commencer dans un premier temps avec les élèves qui sont peut-être les plus proches pour ensuite aller vers les personnes que l’on connaît un peu moins. 

Quelle est votre opinion sur le second outil que l’on apprend dans la formation, à savoir l’outil Fixation d’objectifs

C'est un outil qui me semble très important. D'ailleurs, c'est très intéressant pour moi de l’avoir fait maintenant parce que nous sommes coupés de la pratique à cause de la pandémie et ça m’a donné plus de temps pour réfléchir sur ce sujet. 

J’ai mis en place cet outil avec trois premières personnes. Le résultat est vraiment très intéressant : ça permet d'affiner grandement ce qu'on attend de la pratique à un moment donné et de se donner des objectifs à court, moyen et long termes

Comme c’est expliqué dans la formation, les personnes ont souvent uniquement un objectif de résultat qui correspond chez nous aux passages de grades. Elles ne se rendent pas forcément compte du chemin à faire pendant tout ce temps. Et ça peut être un motif de démotivation parce qu'il y a des temps légaux pour passer les grades et on ne peut pas aller plus vite que la musique.

L’outil Fixation d’objectifs permet réellement de traiter ce point. Il permet d’établir une liste d'objectifs qui seront atteignables petit à petit et qui vont accompagner la progression. L’outil va permettre de bien matérialiser ces étapes.

Chez nous les personnes font entièrement confiance à leur enseignant. C'est la relation de maître à élève en Aïkido. Les gens se reposent beaucoup sur leur "Sensei" et leurs enseignants pour réfléchir à leur progression. L’outil Fixation d’objectifs complète très bien cette situation parce qu’il amène l’élève à être partie prenante de cette progression, il l’empêche d’être trop passif et ça, ça change vraiment la conception de l'enseignement. J'ai envie de dire que ça renforce la notion de maître à disciple parce que sinon elle pourrait être uniquement dans un sens et c'est un peu dommage. À ce titre donc, je trouve que c’est un outil très important pour notre discipline.

Merci pour vos commentaires sur ces deux outils importants. Pouvez-vous nous dire à présent si, selon vous, cette formation s’adresse au plus grand nombre dans votre Fédération ?  

Votre formation est très facile d’accès et les outils sont faciles à comprendre et à appliquer. Ensuite, je dis souvent que les principes de l'Aïkido ne s'appliquent que si l'on s'en saisit, que si l'on s’immerge vraiment dedans, et j'aurais tendance à dire que c'est la même chose pour votre formation et les outils qui la composent. Il y a de grands bénéfices derrière, mais il faut s’investir et ensuite utiliser les outils, il faut pratiquer pour que ça fonctionne. 

Ensuite, il faut garder en tête qu’il y a beaucoup d'écoles et de sensibilités dans notre discipline. Je ne suis pas sûre que tous les enseignants soient prêts à se saisir de ce type d’outils ou à en voir l'utilité. Tout simplement parce que ce n'est pas leur manière de faire ou pas dans leur style. Par contre, ceux qui vont prendre le temps de s'y intéresser ne seront pas déçus et j'encourage vraiment à suivre cette formation. Elle peut servir déjà pour soi, pour celui qui la suit et elle donne vraiment d’excellents outils pour comprendre les autres, les motiver, les fidéliser et les accompagner

Si vous aviez eu les outils de la Préparation Mentale plus tôt, est-ce que ça aurait changé quelque chose dans votre parcours ?

C'est une question intéressante. Je pense que oui

D'un autre côté je pense aussi que tous ces outils me parlent aujourd'hui parce que j'ai l'expérience qui est la mienne et une certaine maturité dans ma pratique, - je le dis avec beaucoup d’humilité bien sûr. Aujourd'hui, je suis cinquième dan, j'ai des responsabilités fédérales, donc je mesure toute l’utilité de ces outils vis-à-vis de cette pratique qui est la mienne. Je réfléchis à les utiliser de façon optimale compte tenu de ce que je sais déjà. 

Si j'avais eu en main ces outils beaucoup plus tôt dans ma pratique ou dans mon parcours, je n’en aurais peut-être pas autant saisi tous les tenants et les aboutissants. En tout cas pas aussi bien que la façon dont j'imagine pouvoir m'en servir aujourd'hui.

Une dernière question Hélène : que diriez-vous aux adhérents de la Fédération qui ont envie de se former, quelle expérience vont-ils vivre, à quoi doivent-ils s’attendre ?

Cette formation est à double sens. Elle s'applique d’abord à soi-même. Quand on est enseignant on est parfois un peu seul dans sa progression. Cette formation permet de continuer à réfléchir sur sa discipline, sur sa progression et sur sa progression technique, sur ses points forts et sur ses faiblesses. Il n'est jamais inutile de faire un bilan et cette formation en préparation mentale facilite vraiment cette réflexion. Moi, elle m'a fait réfléchir, surtout sur mon parcours sportif en général et sur mes objectifs.

Ensuite, en tant qu'enseignant, il est très utile de connaître son groupe. D'une manière générale bien sûr, mais aussi d'en connaître les membres forts, les gens qui sont les piliers d'un dojo. Cette formation permet d'avoir une relation plus forte et plus intense avec ses élèves, sans être intrusif dans la vie des gens, car elle reste toujours sur le côté du sport. Nous sommes une discipline humaine et il ne faut pas l'oublier. Les outils de cette formation permettent réellement de mieux comprendre les personnes de son groupe.  

Merci beaucoup Hélène d’avoir partagé vos impressions sur cette formation. 

Avec plaisir.


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